D’Eurogroup à ECR France, plusieurs études récentes soulignent le rôle des commissionnaires de transport pour relancer le fret ferroviaire. En qualité d’organisateur de transport et d’interlocuteur unique, GCA Trans et Logways confirment cette analyse à travers deux exemples opérationnels depuis le début de l’année pour le compte d’AGC et d’Umicore.
©Revue de presse GNTC du 17 avril 2015
En logistique, les contrats de dix ans entre un chargeur et un prestataire sont rares. C’est pourtant la durée qui lie GCA Trans, filiale du groupe Charles André, et le fabricant de verre AGC. Jusqu’en 2014, l’usine de ce dernier à Boussois près de Maubeuge recevait ses matières premières par train suivi d’un brouettage routier d’une trentaine de kilomètres, soit l’équivalent de plus de 9.000 camions par an parcourant de l’ordre de 276.000 km ! Conçue par GCA avec le concours de Colas Rail, la nouvelle organisation permet aujourd’hui un acheminement ferroviaire de bout en bout :
“Ce report modal est synonyme d’une meilleure sécurité dans l’usine et d’amélioration de son empreinte carbone”, souligne Jérôme Minfray, directeur général du pôle logistique vrac au sein du Groupe Charles André.
Pour arriver à ce résultat, GCA a procédé et piloté plusieurs investissements comme la modernisation d’un pont ferroviaire sur la Sambre et des voies ferrées desservant l’usine. De nouvelles installations de déchargement automatique à l’aide de fosses de vidage ont également été déployées, adaptées aux wagons mis à disposition par Colas Rail. Lancés dès 2013, ces travaux assurent aujourd’hui à raison d’un train par jour l’approvisionnement ferroviaire de sables et de carbone de soude en provenance d’Île-de-France et de l’Aisne. Soit un trafic quotidien de près d’un millier de tonnes !
“Par rapport au schéma précédent, la nouvelle organisation est plus compétitive et est rentable pour les deux parties. Elle a été rendue possible grâce à la durée de la relation contractuelle autorisant les investissements financés par GCA. À l’issue du contrat, les installations seront confiées au chargeur”.
Trains entiers aller-retour
Moyen de sauvegarder un trafic ferroviaire risquant de basculer sur la route, la nouvelle chaîne logistique développée par Logways, filiale du groupe Delcroix, pour le compte d’Umicore, fabricant de produits finis et semi-finis à base de zinc, est également opérationnelle depuis le début de l’année. Entre ses usines situées à Auby dans le Nord et à Vivier dans l’Aveyron, Logways a bâti un schéma original sur la base de trains complets chargés à l’aller comme au retour, pré et post-acheminements routiers et manutentions inclus. Auparavant, “la chaîne d’approvisionnement d’Umicore souffrait de la mauvaise qualité de service de l’offre ferroviaire l’obligeant à augmenter ses stocks sur ses sites de production, et à recourir au mode routier fréquemment pour éviter l’interruption de nos productions”, rappelle Thomas Latapie, son directeur supply chain.
“Outre les risques associés et le manque de visibilité en termes de délais, nous supportions de multiples surcoûts”. Avec l’aide de l’entreprise ferroviaire ETF Services, la nouvelle organisation garantit au chargeur une rotation hebdomadaire réalisée le week-end. “Sa mise en œuvre intègre l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement : le transport, le stockage, les capacités de production et la saisonnalité de l’activité. Une solution de backup par la route est toujours possible si perturbations sur le réseau ferré ou urgence”, explique Ghislain Billaudel, président de Logways et de la commission Ferroviaire de l’Union TLF.
Prix à la tonne
Sur la base d’un contrat de cinq ans, l’autre originalité de la prestation du commissionnaire est son mode de facturation : “L’ensemble des opérations est consolidé et facturé à la tonne. Umicore a donc un interlocuteur et une facture uniques”, valorise Ghislain Billaudel. De son côté, Logways, commissionnaire de transport intervient en qualité de chef d’orchestre en pilotant de façon intégrée l’ensemble des maillons jusqu’à la gestion des sillons avec la participation d’ETF Services.
Erick Demangeon – L’Antenne 16/04/2015 >>